Le groupe de rap Ultimatum présentera son double album, le 20 juillet prochain au CCFG

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La face cachée de la migration clandestine, épineuse question des relations inter-étatique et réalité qui endeuille le continent africain, est retracée dans un court métrage titré “Nô mëthi sifâdhè”. L’avant-première de ce documentaire réalisé par Thierno Souleymane Diallo, a eu lieu le vendredi 11 janvier au Centre culturel franco-guinéen (CCFG).

Réalisée en dix (10) jours à Bordeaux grâce à l’invitation de l’ONG Guinée Solidarité Bordeaux, “Nô mëthi sifâdhè” est une vidéo qui nous plonge, dans le vécu de jeunes guinéens qui regrettent selon les propos employés, le risque qu’ils ont pris pour traverser la méditerranée et le désert, pensant que l’Europe est un paradis où le bonheur et la réussite sont toujours au zénith.

“Il fallait raconter ce qui se passe de l’autre côté car souvent, on sait ce qui s’est passé jusqu’à la Lybie et en Algérie. Mais une fois en Europe, nous n’avons plus d’informations, tout est fermé donc, il était question de faire un pont entre ce qui se passe en France et les potentiels candidats afin de les faire comprendre, les risques qui les attendent une fois dans leur “eldorado”, a rappelé Thierno Souleymane Diallo invité chez nos confrères des “Grandes Gueules” sur Espace TV.

Dans la vidéo, indique le réalisateur guinéen, des jeunes guinéens de moins de 18 ans appelés “mineurs non accompagnés” dans le système français, ont été rencontrés afin de comprendre, quel est le parcours effectué pour arriver en France et comment est-ce qu’ils vivent.

Expliquant le tire, Gandhô affirmera : “Nô mëthi sifâdhè” qui veut dire “difficile à raconter”, parce que la première personne que nous avons rencontré, a répété durant plus d’une heure, “Nô mëthi sifâdhè”. Donc pour moi, le titre était là et la plupart des jeunes qui ont été filmés, ont gardé leur anonymat et nous avons respecté la distance car c’est aussi une question de dignité, pour ne pas que les familles se retrouvent dans une situation compliquée“.

Parfois, l’ironie se joint à la douleur pour mieux traduire, la triste situation des migrants irréguliers une fois en Europe.

Et aux dires de Thierno Souleymane, le film doit servir d’éléments déclencheurs d’un débat dans plusieurs pays afin de réveiller avant qu’il ne soit trop tard, la conscience aveuglée de la jeunesse africaine qui pensent fuir les mauvaises conditions de vie et qui rêvent de trouver de meilleures en traversant le désert et la méditerranée.

Le documentaire ne se limite pas seulement à exposer les dures réalités des migrants clandestins en Europe, mais cherche aussi à interpeller les autorités africaines sur leurs responsabilités. Thierno Souleymane Diallo plaide pour une meilleure prise en charge des problématiques liées à la jeunesse, notamment à travers la création d’opportunités économiques et éducatives dans les pays d’origine. Selon lui, une jeunesse mieux formée et mieux soutenue pourrait être un moteur de développement pour le continent, réduisant ainsi l’attrait des aventures migratoires périlleuses.

Par ailleurs, le réalisateur espère que “Nô mëthi sifâdhè” trouvera un écho favorable auprès des organisations internationales et des décideurs politiques, afin de renforcer la lutte contre les réseaux de trafic humain. En lançant des projections-débats dans plusieurs villes d’Afrique et d’Europe, Thierno Souleymane Diallo souhaite sensibiliser les jeunes générations et leurs familles sur les illusions de la migration clandestine. Ce court métrage, au-delà de son caractère informatif, se veut être un outil de prévention et un appel à l’action collective pour changer les mentalités.